La Cinémathèque de Toulouse et le CNC - Longs métrages
Arsénic
Diffusé aux 35es Rencontres en 2019
Dersou Ouzala
Akira Kurosawa
URSS. 1975. Fiction. 2h21
Scénario : Akira Kurosawa, Yuri Nagibin, d’après deux livres de voyage de Vladimir Arseniev
Image : Asakazu Nakai, Yuri Gantman, Fyodor Dobronravov
Son : Olga Burkova
Montage : Akira Kurosawa, V. Stepanovoi
Musique : Isaac Shvarts
Production : Mosfilm
Interprétation : Maksim Munzuk, Youri Solomin, Svetlana Danilchenko, Dima Kortischew, Suimenkul Chokmorov, Mikhail Bychkov
Contacts : CNC, Direction du patrimoine
www.cnc.fr
Tél. +33 (0)1 30 14 80 43
Au cœur de la taïga de l'Oussouri, en Sibérie, Dersou Ouzala, chasseur solitaire et nomade depuis la mort de ses enfants et de sa femme, croise au cours de l'année 1902 l'expédition de l'explorateur russe Vladimir Arseniev, chargé de faire des relevés topographiques de la région. Dersou devient le guide de l'équipe et apprend peu à peu à Arseniev à connaître et à aimer la nature qui les environne. En échange de cet apprentissage à la fois intuitif et proche de la superstition, Arseniev partage volontiers ses connaissances scientifiques avec son nouvel et étrange ami. Mais le temps de la séparation arrive et les deux hommes réalisent la force des liens qui les unissent désormais...
Né en 1910 à Tokyo, Akira Kurosawa est le dernier d'une famille de sept enfants et descendant d'une lignée de Samouraï. Il étudie la peinture à l'Académie des beaux-arts Dushuka puis entre aux studios de la Compagnie Toho comme apprenti réalisateur. Il écrit quelques scénarios et assiste notamment Kajiro Yamamoto pour Le Cheval (1940), qu'il gardera comme modèle tout au long de sa carrière. En pleine guerre, Akira Kurosawa passe derrière la caméra pour son premier long métrage, La Légende du Grand Judo (1943), évocation des arts martiaux traditionnels. Préoccupé par la situation de son pays, Kurosawa tourne deux chroniques sociales qui attirent l'attention de la critique pour leurs exceptionnelles qualités techniques : Je ne regrette rien de ma jeunesse (1946) et Un merveilleux dimanche (1947), tournés dans le Tokyo de l'après-guerre. L'Ange ivre (1948) marque le début de sa collaboration avec l'acteur-vedette Toshiro Mifune. En créant sa propre société de production, le réalisateur tourne le dos au cinéma des studios qu'il juge trop conventionnel. En mal de repères dans le chaos de l'après-guerre, le souci humaniste qui irrigue ses films l'oblige à remettre en cause les valeurs qui gouvernent la société japonaise. C'est le cas avec Rashomon, qui s'oppose au mythe de l'empereur unique. Auteur de plusieurs films marqués du sceau "néo-réaliste" sur le Japon contemporain, c'est néanmoins grâce à ses films historiques que Kurosawa attire le regard d'un occident qui ignore tout du cinéma japonais : L'Idiot (1950) d'après Dostoïevski, Le Château de l'araignée (1956), transposition du Macbeth de Shakespeare, Les Bas-Fonds, tiré d'une pièce de théâtre de Maxime Gorki. Mu par une propension à doter ses personnages des vertus de l'héroïsme, Kurosawa offre au Japon le film le plus connu de son histoire, Les Sept samouraïs (1954). Après Barberousse (1965), le cinéaste est tenté par les sollicitations d'Hollywood; mais il se contente de l'écriture de scénarios qu'il ne portera jamais lui-même à l'écran. En 1970, l'échec commercial Dodes'kaden plonge le réalisateur dans une profonde dépression. Après le splendide Dersou Ouzala (1975), Ran (1985) requiert près de six mois de tournage et un budget faramineux pour une adaptation du Roi Lear de Shakespeare. En 1993, sort un de ses films les plus originaux en forme de testament philosophique ; également l'un des préférés de l'artiste lui-même : Madadayo, portrait d'un vieux maître au crépuscule de sa vie. Akira Kurosawa est mort en 1998 à Tokyo.