Vagabondages Cinématographiques - Longs métrages
Avant première. Sortie le 11 septembre 2024
Cinéma de verdure | Mardi 20 août | Minuit
Dahomey
Mati Diop
Bénin, France, Sénégal. 2024. Documentaire. 1h08
Scénario : Mati Diop
Image : Joséphine Drouin Viallard
Son : Corneille Houssou, Nicolas Becker, Cyril Holtz
Montage : Gabriel Gonzalez
Musique : Dean Blunt, Wally Badarou
Production : Les Films Du Bal, Fanta Sy
Voix « des trésors » : Makenzy Orcel
Contacts : Les Films du Losange
filmsdulosange.com
Tél. +33 (0)1 44 43 87 10
Novembre 2021, vingt-six trésors royaux du Dahomey s’apprêtent à quitter Paris pour être rapatriés vers leur terre d’origine, devenue le Bénin. Avec plusieurs milliers d’autres, ces œuvres furent pillées lors de l’invasion des troupes coloniales françaises en 1892. Mais comment vivre le retour de ces ancêtres dans un pays qui a dû se construire et composer avec leur absence ? Tandis que l’âme des œuvres se libère, le débat fait rage parmi les étudiants de l’université d’Abomey Calavi.
« Lorsque j’ai entendu le terme restitution pour la première fois en 2017, j’étais encore en pleine écriture d’Atlantique. En tant que cinéaste afro-descendante, ce mot a trouvé en moi une résonance profonde. Finalement cette question traverse mon travail. Mais aussi, les films que j’ai réalisés à Dakar entre 2009 et 2019 s’inscrivent dans une démarche de retour. Un retour vers mes origines africaines, vers une part de moi-même trop longtemps ensevelie sous l’hégémonie de mon environnement occidental. S’ajoutait aussi l’écho troublant entre la figure du revenant d’Atlantique et le retour d’œuvres africaines en pays natal. Restitution, Revenance, Retour, Réparation... s’associaient dans ma tête. Aussi perplexe que l’annonce d’E. Macron à Ouagadougou puisse me laisser, le projet d’un " rapatriement du patrimoine culturel africain d’ici cinq ans " fut un choc car je me rendais tristement compte que je n’avais jamais imaginé la possibilité qu’une telle chose se produise de mon vivant et ce, peut-être, par résignation. » Mati Diop
Mati Diop est née en 1982 à Paris d’une famille franco-sénégalaise, entre un père musicien, Wasis Diop, et une mère photographe. Elle est la nièce de Djibril Diop Mambéty, auteur du film culte Touki Bouki (1973, Gindou 1991 & 2008). Dès l’âge de 20 ans, elle réalise des créations sonores et vidéos pour des pièces de théâtre et tourne son premier court métrage Last Night (2004). En 2006, elle intègre le Pavillon, le laboratoire de création du Palais de Tokyo. Après un bref passage au Fresnoy, sa rencontre avec Claire Denis qui lui confie le premier rôle féminin du film 35 Rhums (2008, Gindou 2017) confirme son désir de devenir réalisatrice. Débute alors la composition d’une épopée dakaroise en trois chapitres : Atlantiques (CM 2009, Tiger award à Rotterdam), Mille Soleils (Gindou 2013, grand prix du FID Marseille) et Atlantique, son premier long métrage, grand prix au festival de Cannes 2019. En parallèle, la cinéaste réalise des courts métrages dont Big in Vietnam (2011, Tiger award du festival de Rotterdam) et Snow Canon (2012, sélectionné à la Mostra de Venise). Dahomey a reçu l’Ours d’Or à la Berlinale 2024.
