Vagabondages Cinématographiques - Longs métrages
Avant première. Sortie le 18 septembre 2024
Cinéma de verdure | Lundi 19 août | 21h30
Les Graines du figuier sauvage
Mohammad Rasoulof
Allemagne, France, Iran. 2024. Fiction. 2h48
Scénario : Mohammad Rasoulof
Image : Pooyan Aghababaei
Son : Philipp Kemptner, Hassan Shabankareh
Montage : Andrew Bird
Musique : Karzan Mahmood
Production : Run Way Pictures, Parallel 45, Arte France Cinéma
Interprétation : Misagh Zare, Soheila Golestani, Mahsa Rostami, Setareh Maleki, Niousha Akhshi, Reza Akhlaghi, Shiva Ordooei, Amineh Arani
Contacts : Pyramide
pyramidefilms.com
Tél. +33 (0)1 42 96 01 01
Iman vient d’être promu juge d’instruction au tribunal révolutionnaire de Téhéran quand un immense mouvement de protestation populaire commence à secouer le pays. Dépassé par l’ampleur des évènements, il se confronte à l’absurdité d’un système et à ses injustices mais décide de s’y conformer. À la maison, ses deux filles, Rezvan et Sana, étudiantes, soutiennent le mouvement avec virulence, tandis que sa femme, Najmeh, tente de ménager les deux camps.
« Après Le Diable n’existe pas, mon précédent film, il m’a fallu quatre ans pour me lancer dans un nouveau projet. Au cours de ces années, j’ai écrit plusieurs scénarios, mais ce qui m’a finalement conduit vers Les Graines du figuier sauvage, c’est une nouvelle arrestation à l’été 2022. Cette fois, mon expérience en prison a été singulière car elle a coïncidé avec le début du mouvement “Femme, Vie, Liberté” en Iran. Je suivais, avec d’autres prisonniers politiques, les changements sociaux depuis l’intérieur de la prison. Alors que les manifestations prenaient une ampleur inattendue, nous étions stupéfaits par la portée des protestations et le courage des femmes. Pendant longtemps, j’ai vécu sur une île au sud de l’Iran. Sur cette île, il y a quelques vieux figuiers sauvages dont le nom scientifique est " ficus religiosa ". Le cycle de vie de cet arbre m’a inspiré. Ses graines, contenues dans des déjections d’oiseau, chutent sur d’autres arbres. Elles germent dans les interstices des branches et les racines naissantes poussent vers le sol. De nouvelles branches surgissent et enlacent le tronc de l’arbre hôte jusqu’à l’étrangler. Le figuier sauvage se dresse enfin, libéré de son socle. » Mohammad Rasoulof
Né en Iran en 1972, Mohammad Rasoulof réalise son premier long métrage, The Twilight en 2002 puis La Vie sur l’eau (Gindou 2005) et The White Meadows en 2009, année où il est arrêté et condamné à un an de prison. La peine n’est pas appliquée mais il reçoit une interdiction de sortie du pays. Celle-ci est levée en 2011, après la sélection de son film Au revoir au festival de Cannes, comme le seront Les Manuscrits ne brûlent pas en 2013 et Un homme intègre en 2017. L’État lui confisque son passeport et le condamne en 2019 à un an de prison ferme, suivi de deux ans d’interdiction de sortie du territoire sans autorisation d'activité sociale et politique. Il tourne dans la clandestinité Le Diable n’existe pas, Ours d’or à la Berlinale 2020. À nouveau condamné en 2022 puis en 2024 à huit ans de prison, il réussit à fuir l’Iran en mai 2024 pour venir présenter Les Graines du figuier sauvage, à Cannes où il reçoit le prix spécial du jury.